Les colimaçons du mois de février
Derrière la pluie, dans l’herbe spongieuse et glissante se déplace la procession des gastéropodes. A leur tête une paire de cornes molles hésitantes, un coup à droite puis deux à gauche. Elles se rentrent puis ressurgissent par à coup emmenant une troupe d’aveugles qui la suivent. Ce sont des colimaçons, coquilles grises ou marrons, de toute façon zébrées, accrochées à des limaces gluantes en promenade. Pénible train de vie que celui de l’escargot traînant son fardeau et rampant sur la terre caillouteuse ou trempée. Apathique, son testament s’inscrit dans la bave qu’il laisse sur son passage. Mais s’il pouvait se lever, admirer par le haut sa coquille, alors l’espoir le reprendrait car il verrait que les spires dessinées à sa surface lui montrent le ciel. A chaque tour un plus haut, un peu plus loin. Il suffit de se laisser conduire. Encore que, l’ellipse s’attrape-t-elle par son bord là où elle paraît prendre naissance ou en son centre là où elle semble se perdre ? On ne monte pas impunément vers les hauteurs, attention à la spirale, qu’elle ne se mette en vrille….La marche de l’escargot est peut être un enseignement, lenteur pour assurer ses bases, prudence pour tuer le danger. Avant que de finir dans le poêlon du maître queue…non pas aux petits oignons mais au beurre persillé.