Joli mois de mai
L'enchantement du premier mai tient en l'annonce rituelle des beaux jours. Dans une main quelques brins tendus à l'être aimé, ramassés par d'autres et vendus pour agrémenter l'ordinaire. Là, le muguet (Convallaria majalis) n'est plus promesse, il est profit qui s'entasse au fond d'un coffre caché sous le tréteau. Pieusement et se conformant à la coutume, le passant succombe au bouquet blanc qu'il sait fragile et dont il compte les clochettes dans l'espoir qu'elles soient au nombre de treize, ce qui doublerait les espérances de bonheur.
Le Lys des Vallées, pointant son nez au Japon s'acclimatât aisément à nos sous bois humides. Mais il vînt de plus loin encore, du Moyen-âge, époque à laquelle il fit sa migration...C'est alors que son nom français, fit son apparition dans les textes vers l'an 1200. Mugue ou musguet, dérivé de musc, sans doute une altération de muscade, en raison du parfum de la fleur. Mais la belle vivace est une enjôleuse, trompeuse. Son parfum tubéreux masque la toxicité de ses fruits lesquels ne parviennent que rarement à maturité, la fleur ayant été coupée bien avant.
Ses attraits multiples qui allient l'élégance à la chance cachent cependant le poison que l'on y devine pas : les hétérosides cardiotoniques, dont la convallatoxine, la convallamarine et la convallarine dont les effets sont de ralentir le rythme cardiaque et d'augmenter la pression artérielle.
Sûrement, le roi Charles IX l'ignorait quand il officialisa le rite le 1er mai 1561 : ayant lui-même reçu à cette date un brin de muguet en guise de porte-bonheur, il décida d'en offrir chaque année aux dames de la cour. La tradition était née et qui perdure depuis plus de quatre siècles, bien davantage que celle du Père Noël !
Catel