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L'Ecritoire
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5 mars 2008

La Bénédictine

accueil2Au ciel nu d'un jour qui se couche, les flammes du soleil se mêlent aux vapeurs "strieuses" des avions. Les traces blanches et éphémères semblent pointer du doigt l'endroit où ils vont. Comme une flèche vers sa cible, un fuseau horaire en destination. Ce dessin avant de s'effacer simule un mikado géant tombé du néant et jeté là par un dieu à l'humeur badine. Tout autour les champs aux maïs levés s'affolent et frissonnent à l'idée de la nuit. Tandis que la route de sable sillonne en montant doucement, une silhouette sombre avance et se dandine.

Elle tire un chariot minuscule, à deux roues et au manche brimbalant. Dans le fragile caisson des sacs gitent dangereusement puis d'un coup sec la religieuse rétablit l'équilibre, se courbant légèrement sous le poids de la charge.

L'impression est surnaturelle. Des sandales de cuir émergent de sa longue robe noire depuis laquelle pend un cordon vibrionnant. Son voile couvre ses épaules et c'est de dos qu'on la voit rentrer dans le paysage. Tout se confond à l'heure du chien et du loup et même le temps est incertain. Il se pourrait être le moyen-âge comme le XVIème siècle ou le début du XXème....La Bénédictine, en pleine nature, prise en flagrant délit de travail manuel renvoie une image intemporelle. Diderot pourrait l'avoir rencontrée et même peut être prise pour modèle...Nous ne saurons rien d'elle car suivant nos réflexions nos yeux l'ont quittée et tout à coup elle n'est plus comme au retour d'un rêve brutalement interrompu.

Catel


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Commentaires
G
une très belle écriture :)
C
J'aime beaucoup l'écriture précise et précieuse de ce tableau. Pour moi, les précieux ne sont pas ridicules. Je préfère Cyrano et Roxane à Molière. <br /> La figure de la bénédictine me fait aussi penser à un passage des Mémoires du Cardinal de Retz ou de grands Augustins rentrant à leur couvent à la tombée de la nuit forment un cortège d'ombres inquiétantes.
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