l'Ecrivaillon
Danseur ou musicien, acteur ou peintre peuvent être du dimanche mais écrivain? Ecrivain, pardon, ne se conçoit que patenté, édité ou surtout lu. Mais pour l'obscur, le sans nom qui se cache derrière son pseudonyme, aucun qualificatif. Il se déclare tout juste auteur quand il ose déclamer sa prose ou ses vers. Plus qu'aucune autre de toutes les disciplines artistiques, l'écriture exige la reconnaissance, elle même soi disant garante de talent. L'amateurisme est le déni de l'écriture. Et pourtant bien avant que d'être connus le romancier, l'essayiste, le pamphlétaire, le scoliaste, le chroniqueur et tant d'autres, ne le sont pas ! La graine germe. Ne peut on la créditer de croissance et de beauté, lui faire confiance en d'autres termes.... Tant de plumes se sont étiolées d'avoir été éconduites, reconduites à la frontière où l'anonyme manuscrit reste un sans papier. Pas de livre, pas de lecteur. Imagination fertile et stérile ! Ecrivaillon ce n'est pas mal, bien que cela tire sur brouillon ou souillon. Mais si l'on s'en tient à la définition de Régine Detambel, "l'écrivaillon" est un éternel et inconditionnel débutant. Décidément j'aime bien. Je me revendique écrivaillon.
Catel