La mouette et le Goéland
La notion de limite est née des frontières que l’homme a supposées là où son regard ne pouvait aller. Par manque d’acuité visuelle et d’intuition cesse son monde là où le flou l’emporte sur le réel. Il y a bien pourtant au ciel un horizon et une ligne fuyante qui tourne en rond au bord de laquelle, tel un funambule, il suit le vol de l’oiseau, hirondelle ou cormoran. Ah ! S’improviser oiseau, tout de plumes et de duvet vêtu, picorer chichement de ci delà car n’a-t-on jamais vu un volatile obèse ? et fendre l’air comme la baleine les eaux et s’ébrouer dans les étoiles et suivre la traînée blanche d’un airbus entre Paris et Tokyo ! Aigle ou mésange, cygne ou pinson, comme lui, qui n’a pas voulu, une fois, seulement une fois, gagner sa liberté par la grâce du corps…S’étirer comme un élastique pour crever l’obstacle et voir ailleurs un interdit, de fait. Ainsi de chaque plumage au cœur duquel un potentiel nous montre la voie. Dépasser c’est se dépasser, gageons qu’il y a dans toute mouette un goéland qui se méconnaît.
Catel