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L'Ecritoire
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8 décembre 2007

Il pleut

V_Amants   

La pluie de Jean Rouaud tombe sur la région nantaise. Les fils d’eau relient le ciel à la terre, claquent au sol, le creusant de rigoles perfides. Les éclaboussures rebondissent entre elles et giclent sur les bottes du promeneur amusé.

Il faut naître ici pour aimer autant les giboulées sporadiques ou la brume humide qui mouille sans transpercer. L’autochtone du pays de Loire, de la basse Bretagne aime sentir effleurée sa peau des embruns de l’ouest. Avec les escargots il sort reconnaître sa terre gorgée de flaques, y trempe son âme car l’eau est son élément, son liquide amniotique.

Il marcherait ainsi jusqu’à la source, à l’océan vivant et vital, attendrait les grains doux ou brutaux et saluerait les premières gouttes d’un sourire salé. La cohorte nuageuse grise, noire et blanche vaporise régulièrement les champs et les bois qu’il convient d’arpenter quand il pleut justement. C’est alors que la mousse gonfle son torse au pied nord des chênes, que les sarments ramollissent leur peau craquante, que les feuilles tressaillent d’émotion sous la main du vent et le marcheur tel un chat fouineur éveille son attention à la nature qui le pénètre tout d’un coup.

En Loire Atlantique on attend que le ciel veuille bien pleurer, un peu, de temps à autre et c’est pour le consoler que nous sortons.

Catel

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Commentaires
I
La pluie. Un auteur. Un pays. Une histoire qui remonte le fil de l'eau. J'ai aimé et j'aime Rouhaud pour tout ça, ces petits riens, ces évocations qui par la seule magie des mots provoquent des réactions en chaîne depuis le cerveau jusqu'au coeur. Ces gouttes sur les lunettes qui changent la vue et le regard sur la vie, ces ciels changeants qui teintent les humeurs, etc.<br /> Rouhaud prend la main pour les rêves, théorise sur l'art de tirer les fils. Tiens, Catel, c'était mercredi à Paris. Si, si. Je marche le long de la Seine, face au Musée d'Orsay, massif, superbe à mon goût. Et me souviens de cette Chère petite souris grise qui nous parlait de la Gare d'Orsay desa jeunesse. Je tire le fil, je suis ailleurs. Je l'imagine débarquant ici, voici près de quatre vingt dix ans. Je la vois demandant sa route avec son accent du bocage.Je la dessine trottinant, déjà toute de noire vêtue sans doute, dans un décor où le claquement des sabots sur le pavé doit être le seul dénominateur commun à son univers ordinaire. Chemin faisant je m'approche d'Orsay et m'éloigne de Paris. La pluie, un pays. Des souvenirs, des parents, des cousins. Et ce matin ton blog. Etrange. Bises. <br /> IvanD
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