Vaquer
Le blog dort longtemps et se lève tard. L'écritoire a levé l'encre de son porte plume et sous le vent frais venant d'Islande laisse l'inspiration pénétrer l'antre de sa mémoire. La mer a des plis sous lesquels l'eau calme du rivage se repose. Le blog se délasse envahi par les alluvions du passé qui n'est plus, il rêve d'un demain empli de pages blanches et de filets noirs tracés aisément au fil d'une histoire. La Bretagne aux dents longues et acérées octroie à ses rêves toutes les possibilités, les affabulations et les espérances informulées.
Le droit à la paresse ! quelle curiosité ! aller là et aussi lentement que vos pas vous conduisent, en alerte au moindre mouvement à la plus fine brise c'est prêter, autrement, attention au monde. Les aguets de nos sens et l'immobile densité de nos perceptions sont à l'opposé de l'ennui et de l'abandon. Seulement l'acuité n'est pas dans l'agitation; il suffit d'observer un félin sous le pin parasol ou la mouette hypnotisée par la vague qui tangue pour comprendre qu'avoir l'air de "rien faire", c'est en réalité, engranger beaucoup. Le blog se fait promesse de tout restituer.
En attendant, il vaque et caracole sur les flots.
Catel